Sept 2011, Interview de l'Atelier Publimod

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Sept 2009, Coco avant Chanel

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november 4th / lemonde.fr

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CONTRASTe #1 - Artplace : Lisbonne

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Photographies © Marine Gauthier

CONTRASTe #1 - News

CONTRASTe en kiosque !

CONTRASTe #1

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Impression, soleil couchant

Claude Monet, Impression, soleil levant, 1873, huile sur toile,
Musée Marmottan

Andro Wekua, Sunset, 2008, sérigraphie sur céramique,
Vue de l’exposition SUNSET au MAGASIN – Centre National d’Art Contemporain de Grenoble

C’est l’été, la Rue du Magasin s’est transformée en plage. Tout au fond brille un coucher de soleil, immuable, immense. Sunset (2008) d’Andro Wekua est le point de départ de l’exposition. Le volet I Love the Horizon est la réponse à cette image trop parfaite pour ne pas être pleine d’ambivalence.

Ce qui relève du désirable mais qui n’est pas aussi lisse qu’il n’y paraît, c’est précisément la préoccupation de l’artiste invité. Dans l’élaboration de son grand coucher de soleil sérigraphié sur 170 carreaux de céramique, Andro Wekua a posé des aplats une fois l’oeuvre cuite et assemblée. Cette dernière couche vient souligner l’aspect irréel d’un coucher de soleil, en tant que représentation éloignée, inatteignable. L’horizon, ce n’est jamais qu’une image. Et de loin, forcément, s’y projettent les fantasmes de chacun, qui conduisent à s’évader en pensée vers d’autres choses. Un cliché comme métaphore pure de l’art ? C’est le parallèle que tente et réussit l’exposition à travers une sélection concise d’oeuvres. La notion d’horizon sous toutes ses formes, en tant que limite, en tant que rapport à l’espace, dans toutes ses acceptions possibles, sans a priori positif ou négatif puisqu’il peut être aussi bien l’un que l’autre.

L’exposition elle-même élargit son horizon, en présentant des textes au mur, des poèmes agrandis, à voir comme des oeuvres. This Page Is a Cloud (2007), très beau texte de Derek Walcott, illustre l’idée que chaque page ouvre un espace qui se referme lorsque la suivante est tournée, lorsque le livre se referme. Les oeuvres plastiques explorent l’abstraction, celle de Steven Parrino, de Piotr Uklanski, de Trisha Donelly, qui refuse de produire du sens raisonnable, tout comme l’image initiale du coucher de soleil. L’oeuvre d’art, c’est donc ce qui ouvre à son public d’autres horizons, et l’exposition ne cherche pas démontrer autre chose. Ce rapport basique, mais nécessaire pour que les oeuvres existent, nous rappelle qu’on ne pourra jamais que se tenir face à une oeuvre, et la pénétrer mentalement, de notre place. L’exposition se termine sur deux films du début du siècle, un de Luis Buñuel, un autre de Mikheil Kalatozishvili. Deux films qui plongent le spectateur dans la contemplation d’une vie rude, sans horizon possible. Qu’il soit bon ou mauvais, c’est que nous avons tous en face des yeux.

Sunset et I Love the Horizon jusqu'au 24 août 2008
Le Magasin, Centre National d'Art Contemporain de Grenoble,
155 Cours Berriat, Site Bouchayer-Viallet
t/ 04 76 21 95 84